Plus-Value

Entre réchauffement de la planète et pollution, je ne sais pas trop ce qui me turlupine le plus ces derniers temps.

J’étais scotchée hier soir devant Envoyé Spécial.
Pas scotchée d’étonnement ou d’admiration , mais plutôt ébahie par la fameuse " Révélation" qu’ont eu quelques uns de nos concitoyens planétaires : c’est en observant l’équilibre de la nature et en respectant sa logique qu’on en tire le meilleur. (C’est brillant de lucidité, on dirait presque une idée nouvelle)

A voir cette maison de 10 ans, tout en pin des landes, du coté du Cap Ferret, pas même un termite dedans,
A voir ces vignerons -hors la loi- qui nourrissent leurs ceps à la soupe d’ortie plutôt qu’au SO2,
A voir ces cotonniers indiens (accessoirement ne se suicidant plus de surendettement), qui apprennent à pratiquer l’assolement, ainsi que la fertilisation de leurs plantations avec de la bouse de vache,
A voir cet industriel, qui épargne à la planète la consommation de 450 mille tonnes de dérivés pétroliers toxiques, simplement en utilisant de la résine et de l’eau en guise de colle, et de l'huile de coude en tant que dissolvant dans ses usines chinoise,

je me suis dit un instant que notre environnement, face à la spirale industrielle infernale de croissance et de profit, face à la logique humaine consumériste implacable et irresponsable, avait peut-être encore un peu d’espoir.

A moins que ce ne soit encore un coup purement marketing, chercher la niche, flairer la différentiation, pour faire vendre plus, devenir le nouveau leader.
On se rachètera une conscience en faisant fortune dans le label bio et la vente de tee-shirt « propres ».

Quels que soient les fondements de ces "nouvelles" aspirations, et même si la logique économique reste ancrée sur le principe de consommation,
je reste séduite par l’idée que les bénéfices de ces profits financiers soient environnementaux.